lundi 19 novembre 2012

Always look on the bright side of life...

Yooooooooooooooo !

Alors comment ca va ??? Nous on pete la forme avec un taux de globules rouges qui ferait passer tous ces champions du Tour de France pour des pedaleurs d'appartement ! Et oui, pour ceux qui n'ont pas suivi (impardonnables truffes), non revenons juste d'une promenade dans l'Himalaya !

Bien evidemment c'etait le pied intersideral et le plan que je vous avais bonni a ete plutot bien respecte dans l'ensemble.

L'arrivee a Lukla s'est tres bien passee et nous nous sommes directement mis en route pour rallier la premiere etape. La suite n'a ete qu'une succession de grimpettes, un vrai bonheur. Plus ca allait et plus nous nous enfoncions dans l'aine du monde avec de memorables performances de Chloe, qui a gagne ses titres de noblesse montagnarde.
Les villages s'enchainerent, offrant tous des panoramas plus impressionnants les uns que les autres. Naturellement, au fur et a mesure de cette pernicieuse altitude qui grimpait en meme temps que nous, les montagnes passerent petit a petit de verdoyantes, chaleureuses et genereuses  a dominantes, glacees et inaccessibles... Je sais, j'en parlerai a mon psy...
Les paysages furent incroyables avec des sommets vertigineux tels que le Thamserku, l'Ama Dablam, le Makalu, le Pumo Ri, des vallees si vastes qu'il nous fallait plusieurs jours pour les traverser, des ciels etoiles a l'air si pur qu'il etait amusant de suivre les bras de la Voie Lactee du doigt...
Nous avons fini par atteindre le point le plus au nord de notre marche, le village de Gorak Shep sur le glacier du Khumbu, le jour de l'anniversaire de Chloe. Le moment etait venu de sortir du sac son cadeau, que j'avais porte de France jusqu'a ce jour et a cet endroit, un bloc de foie gras du Gers et une tablette de vrai chocolat noir au caramel beurre sale. Autant vous dire qu'ils n'ont pas fait long feu ! Apres 10 jours de marche a bouffer du riz, des patates ou des fruits secs, nous avons economise un repas sur notre budget en nous gavant de ces produits qui resonnaient si bien a nos papilles !
Le lendemain a vu notre ascension du Kala Pathar a 5545m ! Un autre grand instant de joie, car apres tous ces efforts, j'avais enfin devant moi la vision dont je revais depuis des annees et, adosse au Tibet, je contemplais le soleil s'elever negligemment au dessus de Everest-Sagarmatha-Chomolungma (8848m), de la crete Nuptse-Lhotse (7864m et 8516m) et aussi loin que mon regard pouvait porter se trouvaient des sommets. La Combe Ouest de Mallory vomissait sa celebre cascade de glace pleine de seracs et de crevasses, alimentant cette formidable machine de terrassement qu'est le glacier du Khumbu ou les neiges millenaires se durcissent pour (presque) l'eternite. J'y suis alle de ma petite larme, cela va sans dire.
C'est a peu pres ce que je dis quand on me demande comment c'etait.

Chloe, elle, raconte que c'etait long et chiant et qu'en haut il faisait -20° avec un vent de tous les diables.

Nan je suis mauvais... Elle a adore et elle peut en etre fiere, ayant porte son sac de 13kg seule, tous les jours pendant 4h-5h, sans jamais s'en plaindre. Mais il est vrai que l'on y respirait difficilement et, avec pres de 50% d'oxygene en moins, le moindre effort demandait un temps considerable !
Nos sceances d'acclimatation ont d'ailleurs ete bien respectees, ce qui nous a evite de redescendre en catastrophe a dos de cheval, le visage tout vert et haletant, comme quelques touristes que nous avons croises a l'aller.

Nous aurions aime traverser la passe de Cho La et arriver dans la vallee du Gokyo pour prolonger notre promenade, cela ne s'est pas fait. Il faisait quand meme tres froid et comme nous n'avions pas un budget nous le permettant, nous avons dormi dans des lodges pas toujours tres bien isoles ou le thermometre indiquait souvent -1° ou 0°, ce qui fini par etre assez usant au bout de 10 jours.
La temperarure n'etait pas le seul facteur d'epuisement... Sans guide ni porteur nous avions du faire nos sacs les plus legers possible et a nous deux, on comptait nos vetements de rechange sur les doigts d'une main.
Bon... Ca passe encore quand on peut faire une lessive rapide de temps en temps. Mais tres vite (le deuxieme jour en fait), il a fait tellement froid que les fringues ne sechaient plus... on a donc arrete de penser a les laver. On s'est paye deux fois le luxe d'une douche chaude (en realite un seau d'eau chaude, dans un placard construit a l'exterieur en plein vent, et tu frottes !!!), mais t'as beau etre moins sale, quand tes habits puent... Meme les yaks s'ecartaient de nous... Autant vous dire que j'ai jete ma paire de chaussettes depuis !

En outre, il a commence a neiger et ne connaissant pas le terrain, sans equipement technique, il etait hors de question de traverser un glacier pour atteindre une passe a 5300m, et de redescendre le long de barres rocheuses (dixit la carte), meme si c'est regulierement frequente. Nous avons donc choisi de faire demi-tour, deja heureux de notre petite performance.
En fetant au passage mon anniversaire avec une raclette au fromage de yak pas mauvaise du tout ! Chloe m'a meme offert une flasque de whisky et une boite de cigars !

C'etait une bonne experience, malgre la frequentation qui entraine ce cote buisness un peu decevant...
Les anarchiques constructions de plaques de contre-plaque et de tole sont legion et denaturent un peu l'authenticite de cette region. Ces meme plaques que l'on a vu etre transportees, par dizaines, par des gamins de 10 ans et moins, courbes sous le poids de leur chargement retenu par une sangle en travers du front, pieds nus le long des sentiers escarpes. Le prix de la bouffe dans les lodges est incroyablement eleve, parfois rien que pour un simple the, 10 fois plus que dans certains villages du pays ! Le fait que les denrees soient montees a dos de porteur justifie evidemment l'augmentation des prix mais je suis curieux de savoir si le salaire des porteurs a lui aussi reellement gonfle. Peut etre pas, car il n'est pas rare de voir un pere accompagne de son fils porter de lourds paniers remplis de Coca Cola ou de San Miguel, parfois jusqu'a 50kg !

Apres s'etre rendus compte de ce phenomene, que nous avons malgre tout cautionne par notre trek, nous nous sommes interdit de nous plaindre pendant les rudes montees.
Et tous les matins, en sifflotant "Always look on the bright side of life", nous jetions nos sacs sur nos dos en marchant vers la prochaine etape !

Maintenant, une fois de plus de retour a Kathmandu, nous savourons la chaleur du soleil et le plaisir d'une douche chaude, si precieux dans ce pays.














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