Bonjour Mr le President,
Bonjour a cette immonde crapule velue, Mr l'Avocat de la Defense
Et bonjour Public cheri, mon amour !
Ca y est nous sommes sortis de notre trip raftistique sur la Kali Gandaki, la riviere noire, du nom de la deesse Kali. C'etait le pied intersideral !
Apres 2h de route vers l'ouest depuis Pokhara nous voici a flots. Nous etions une petite equipe de 8, Sanu seul dans son kayak servant a repecher les eventuels tombes a l'eau, Santos et Dip sur le raft secondaire transportant tout le matos et la bouffe dont nous avions besoin pour trois jours. Sur le raft principal, un couple israelo-israelien, Nani notre guide et capitaine, et oeuf corse Chloe et moi. Apres quelques essais pratiques sur eau calme pour voir si nous repondions efficacement aux ordres manoeuvristiques de Nani, nous nous lancames a l'assaut du premier rapide. Pour etre parfaitement honnete, moins de 20 minutes apres etre monte a bord, j'etais deja passe par dessus ce dernier. C'est pas un secret, l'eau j'aime pas ca, et meme avec un gilet de sauvetage je coule (d'ailleurs Copperfield ne l'a jamais faite celle la !). Je sais maintenant ce que ressent un slip dans une machine a laver ! Bref, j'ai eu les foies le temps d'etre repeche par le kayak, et de retour a mon poste je m'appliquai a employer systematiquement une technique redoutable a laquelle je n'avais nullement songe avant mon bain force, celle de m'accrocher aux cordages quand ca secouait trop... En fin de comptes, il suffit de tomber une fois pour voir que ce n'est pas si terrible que ca (ce qui n'est absolument pas le cas avec l'alpinisme vous en conviendrez). La suite de la journee s'est deroulee sans encombres, au rythme des rapides successifs et des "Paddle forward all" ou des "FORWARD HARDER !" (quand il fallait passer de grosses vagues) de ce bachibouzouk de Nani.
Le campement fut etabli sur une belle plage de sable, a l'ecart de toute infrastructure, et tous ensemble nous avons deballe le materiel du second raft, creuse des toilettes a la pagaie, monte les tentes, etc... C'etait vraiment agreable de se retrouver seuls, au calme, dans ce pays turbulent. Nous nous attendions a bouffer du riz pendant trois jours mais que nenni ! Nos facetieux guides nous preparerent un grand bol de pop corn et du the au lait pour l'apero, suivi par une salade de legumes, des frites et du fromage de yak au miel pour le dessert ! Ce fut une bonne soiree, detendue et joviale.
La deuxieme journee fut la plus intense journee de pagayage, et a l'occasion d'une superbe vague prise de cote nous passames tous par dessus bord, sauf Nani (que je soupconne d'avoir intentionnellement manoeuvre de cette facon). La deuxieme soiree fut plus convivale encore quand nous lancames le feu de camp et debouchames les bouteilles de bieres (achetees precedemment a un village au bord de la Kali). Je leur fit gouter un cigar et ils me firent vite adopter leur alcool local, au detriment de la roteuse. Une fois encore, nous nous endormimes au son de la riviere et sous le regard protecteur de la lune.
Le troisieme jour Dieu dit: Que les eaux qui sont au dessous du ciel... Nan je plaisante, pas de ca chez moi ! Ce troisieme et dernier jour donc, fut bien plus calme. Nous sautames du raft pour nous laisser porter pendant de longues minutes par un courant important mais nez en moins sans rapides (sauf un seul caillou sur lequel nous nous fimes une petite frayeur en nous y ecorchant les genoux et les pieds). Nous quitames cette petite tribu sur la route du retour vers Pokhara pour sauter dans un bus en direction de Tansen, d'ou je vous ecris presentement.
Tansen, petit village perche sur une crete et entoure de nuages blancs, se prete a merveille a cette glandouille gasteropodistique qui nous est si chere... Mais comme il ne faut pas non plus trop se ramollir, hier nous sommes partis pour une rando initialement prevue sur deux jours, une boucle avec une nuit a Raninghat, fierement designe comme le Taj Mahal Nepalais !
Apres un passage a l'office du tourisme antediluvien du village pour l'achat d'une carte de rando, nous nous lancames a l'assaut des montagnes pour nous apercevoir rapidement que nous n'etions absolument pas sur le chemin designe par la carte. Mais au fond peu importe puisque en traversant les villages et en demandant si nous etions sur la bonne route, la reponse etait invariablement positive. Nous finimes par tomber sur deux jeunes nepalais qui eux aussi allaient a Raninghat, nous indiquant par la meme le chemin le plus direct. Nous mimes 5h pour y arriver, ce qui correspondait au temps prevu. Seulement le chemin emprunte n'etait absolument pas logique et apres un long moment de reflexion sur la carte, je me rendis compte que nous avions rattrape le chemin du retour et termine sur celui ci, alors qu'on etait senses faire une boucle ! Je me disais aussi que couper par les rizieres et traverser des rivieres a gue n'etait pas tout a fait normal... L'explication vint en discutant avec les deux jeunes: notre carte etait vieille de 10 ans ! Et toutes les routes et villages apparus depuis n'etaient pas indiques !
Bon soit, une carte pourrie ca arrive... Seulement le patelin de Raninghat ne valait pas vraiment le deplacement, contrairement a ce qu'on nous avait vendu... A defaut de Taj Mahal, nous avons eu droit a une immense baraque de style rococo, situee certes dans une vallee magnifique, mais denaturant un peu le paysage... De plus, les quelques habitants n'etaient pas vraiment accueillants et, au grand dam de Chloe, nous primes la decision de rentrer a Tansen. Nous savions que 4h de montee pure nous attendait pour atteindre le col, suivie d'une descente d'une demie heure jusqu'a notre auberge. Avant meme de quitter Raninghat, Chloe ressassait "Pierre, je ne vais jamais y arriver"... Faut dire que l'aller etait deja costaud, avec pas mal de montee/descente, montee/descente... Je ne sais pas si vous rappelez la scene des "Bronzes font du ski" avec Balasko en chemise de nuit et ses chaussures de ski qui dans un rale d'epuisement dit: "J'en peux plus..." Ben c'etait un peu ca avec Chloe... Le final jusqu'au col, avec la moitie du denivele total en un quart du temps de marche (pour avoir une idee de la raideur de la pente) fut une veritable epreuve pour elle, et je lui rends publiquement hommage pour l'effort qu'elle a fourni, n'ayant absolument pas l'habitude de la montagne. La petite descente pour rentrer fut des plus comiques, et la demarche de cosmonaute sortant de son scaphandre apres un sejour sur ISS de Chloe nous vallut bien des sourires de comprehension de la part des habitants. Une autre replique de film, dans "Le Diner de cons": "Oh lala, vous faites peine a voir. On vous abattrait, sur un champ de course." Bref, 9h de marche, une belle serie d'etirement et quelques bieres plus tard, nous nous endormimes pour une nuit de 12h, bien meritee.
Aujourd'hui c'est repos, vous vous en doutez, et demain on repars pour Pokhara !
Bonjour a cette immonde crapule velue, Mr l'Avocat de la Defense
Et bonjour Public cheri, mon amour !
Ca y est nous sommes sortis de notre trip raftistique sur la Kali Gandaki, la riviere noire, du nom de la deesse Kali. C'etait le pied intersideral !
Apres 2h de route vers l'ouest depuis Pokhara nous voici a flots. Nous etions une petite equipe de 8, Sanu seul dans son kayak servant a repecher les eventuels tombes a l'eau, Santos et Dip sur le raft secondaire transportant tout le matos et la bouffe dont nous avions besoin pour trois jours. Sur le raft principal, un couple israelo-israelien, Nani notre guide et capitaine, et oeuf corse Chloe et moi. Apres quelques essais pratiques sur eau calme pour voir si nous repondions efficacement aux ordres manoeuvristiques de Nani, nous nous lancames a l'assaut du premier rapide. Pour etre parfaitement honnete, moins de 20 minutes apres etre monte a bord, j'etais deja passe par dessus ce dernier. C'est pas un secret, l'eau j'aime pas ca, et meme avec un gilet de sauvetage je coule (d'ailleurs Copperfield ne l'a jamais faite celle la !). Je sais maintenant ce que ressent un slip dans une machine a laver ! Bref, j'ai eu les foies le temps d'etre repeche par le kayak, et de retour a mon poste je m'appliquai a employer systematiquement une technique redoutable a laquelle je n'avais nullement songe avant mon bain force, celle de m'accrocher aux cordages quand ca secouait trop... En fin de comptes, il suffit de tomber une fois pour voir que ce n'est pas si terrible que ca (ce qui n'est absolument pas le cas avec l'alpinisme vous en conviendrez). La suite de la journee s'est deroulee sans encombres, au rythme des rapides successifs et des "Paddle forward all" ou des "FORWARD HARDER !" (quand il fallait passer de grosses vagues) de ce bachibouzouk de Nani.
Le campement fut etabli sur une belle plage de sable, a l'ecart de toute infrastructure, et tous ensemble nous avons deballe le materiel du second raft, creuse des toilettes a la pagaie, monte les tentes, etc... C'etait vraiment agreable de se retrouver seuls, au calme, dans ce pays turbulent. Nous nous attendions a bouffer du riz pendant trois jours mais que nenni ! Nos facetieux guides nous preparerent un grand bol de pop corn et du the au lait pour l'apero, suivi par une salade de legumes, des frites et du fromage de yak au miel pour le dessert ! Ce fut une bonne soiree, detendue et joviale.
La deuxieme journee fut la plus intense journee de pagayage, et a l'occasion d'une superbe vague prise de cote nous passames tous par dessus bord, sauf Nani (que je soupconne d'avoir intentionnellement manoeuvre de cette facon). La deuxieme soiree fut plus convivale encore quand nous lancames le feu de camp et debouchames les bouteilles de bieres (achetees precedemment a un village au bord de la Kali). Je leur fit gouter un cigar et ils me firent vite adopter leur alcool local, au detriment de la roteuse. Une fois encore, nous nous endormimes au son de la riviere et sous le regard protecteur de la lune.
Le troisieme jour Dieu dit: Que les eaux qui sont au dessous du ciel... Nan je plaisante, pas de ca chez moi ! Ce troisieme et dernier jour donc, fut bien plus calme. Nous sautames du raft pour nous laisser porter pendant de longues minutes par un courant important mais nez en moins sans rapides (sauf un seul caillou sur lequel nous nous fimes une petite frayeur en nous y ecorchant les genoux et les pieds). Nous quitames cette petite tribu sur la route du retour vers Pokhara pour sauter dans un bus en direction de Tansen, d'ou je vous ecris presentement.
Tansen, petit village perche sur une crete et entoure de nuages blancs, se prete a merveille a cette glandouille gasteropodistique qui nous est si chere... Mais comme il ne faut pas non plus trop se ramollir, hier nous sommes partis pour une rando initialement prevue sur deux jours, une boucle avec une nuit a Raninghat, fierement designe comme le Taj Mahal Nepalais !
Apres un passage a l'office du tourisme antediluvien du village pour l'achat d'une carte de rando, nous nous lancames a l'assaut des montagnes pour nous apercevoir rapidement que nous n'etions absolument pas sur le chemin designe par la carte. Mais au fond peu importe puisque en traversant les villages et en demandant si nous etions sur la bonne route, la reponse etait invariablement positive. Nous finimes par tomber sur deux jeunes nepalais qui eux aussi allaient a Raninghat, nous indiquant par la meme le chemin le plus direct. Nous mimes 5h pour y arriver, ce qui correspondait au temps prevu. Seulement le chemin emprunte n'etait absolument pas logique et apres un long moment de reflexion sur la carte, je me rendis compte que nous avions rattrape le chemin du retour et termine sur celui ci, alors qu'on etait senses faire une boucle ! Je me disais aussi que couper par les rizieres et traverser des rivieres a gue n'etait pas tout a fait normal... L'explication vint en discutant avec les deux jeunes: notre carte etait vieille de 10 ans ! Et toutes les routes et villages apparus depuis n'etaient pas indiques !
Bon soit, une carte pourrie ca arrive... Seulement le patelin de Raninghat ne valait pas vraiment le deplacement, contrairement a ce qu'on nous avait vendu... A defaut de Taj Mahal, nous avons eu droit a une immense baraque de style rococo, situee certes dans une vallee magnifique, mais denaturant un peu le paysage... De plus, les quelques habitants n'etaient pas vraiment accueillants et, au grand dam de Chloe, nous primes la decision de rentrer a Tansen. Nous savions que 4h de montee pure nous attendait pour atteindre le col, suivie d'une descente d'une demie heure jusqu'a notre auberge. Avant meme de quitter Raninghat, Chloe ressassait "Pierre, je ne vais jamais y arriver"... Faut dire que l'aller etait deja costaud, avec pas mal de montee/descente, montee/descente... Je ne sais pas si vous rappelez la scene des "Bronzes font du ski" avec Balasko en chemise de nuit et ses chaussures de ski qui dans un rale d'epuisement dit: "J'en peux plus..." Ben c'etait un peu ca avec Chloe... Le final jusqu'au col, avec la moitie du denivele total en un quart du temps de marche (pour avoir une idee de la raideur de la pente) fut une veritable epreuve pour elle, et je lui rends publiquement hommage pour l'effort qu'elle a fourni, n'ayant absolument pas l'habitude de la montagne. La petite descente pour rentrer fut des plus comiques, et la demarche de cosmonaute sortant de son scaphandre apres un sejour sur ISS de Chloe nous vallut bien des sourires de comprehension de la part des habitants. Une autre replique de film, dans "Le Diner de cons": "Oh lala, vous faites peine a voir. On vous abattrait, sur un champ de course." Bref, 9h de marche, une belle serie d'etirement et quelques bieres plus tard, nous nous endormimes pour une nuit de 12h, bien meritee.
Aujourd'hui c'est repos, vous vous en doutez, et demain on repars pour Pokhara !
Grosses bises à vous deux.
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